• Tabac : le fumeur a quatre fois plus de risque de faire une dépression

    Le tabac est associé à la dépression : les personnes atteintes de dépression fument plus que les autres, et le fumeur a plus de risque de souffrir d'une dépression.

    Plus de dépression chez les fumeurs

    Les relations entre le tabagisme et la dépression sont passionnantes. Globalement, l'intérêt des psychiatres pour le tabagisme a débuté dans les années 90. Depuis, les études sont nombreuses. Par exemple, la comparaison d'une population comprenant des sujets ayant déjà fumé dans leur vie, à une population de personnes n'ayant jamais fumé, montre que les sujets qui ont déjà fumé font plus fréquemment des épisodes dépressifs majeurs que les autres (1).
    La dépression touche 3% des non-fumeurs et 7% des fumeurs. Le risque de suicide est également plus important chez les fumeurs, avec un nombre de tentatives de suicide multiplié par deux

    Inégalité face au sevrage

    On constate aussi que les personnes ayant un antécédent de dépression ont moins de chances de s'arrêter de fumer et que les échecs sont plus fréquents. Il semblerait que l'intensité des symptômes de sevrage une semaine après l'arrêt soit plus importante chez les sujets ayant souffert d'une dépression (2).

    Globalement, trois hypothèses se dessinent :

    • la dépression induit la dépendance tabagisme et de plus grandes difficultés à l'arrêt ;
    • le tabagisme amène à la dépression ;
    • il existe des facteurs environnementaux et/ou génétiques qui entraînent à la fois la dépression et la dépendance tabagique.

    Le risque de dépression est multiplié par quatre !

    La dernière étude en date sur ce sujet affirme que le risque de dépression est quatre fois plus élevé chez les fumeurs que chez ceux qui n'ont jamais fumé (3). Cette relation est d'autant plus forte que la durée du tabagisme est élevée et que le nombre de cigarettes fumées par jour est important.
    Selon les auteurs, l'absence d'autre explication serait en faveur d'une influence causale directe du tabagisme sur la dépression.

    En pratique

    La présence d'une dépression rend encore plus difficile l'arrêt du tabac. Il est donc indispensable de dépister cette affection et d'en tenir compte dans l'élaboration du programme d'arrêt, lequel doit être personnalisé. L'aide d'un médecin ou d'un tabacologue semble essentielle, afin d'offrir les meilleures chances d'un succès durable.
    Par ailleurs, lors d'un sevrage initié en l'absence de dépression, il convient d'être attentif à tout symptôme de dépression.
    En effet, si l'humeur dépressive fait partie des troubles ressentis lors de l'arrêt (au même titre que l'insomnie, l'irritabilité, l'anxiété, les difficultés de concentration, l'augmentation de l'appétit et la diminution du rythme cardiaque), celle-ci disparaît normalement rapidement. En revanche, si elle persiste (durant le deuxième mois, le plus souvent), elle doit être considérée, non pas comme un symptôme de manque, mais comme une réelle dépression et traitée comme telle.

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