• LA VERITE SUR LA GRIPPE AVIAIRE OU PESTE AVIAIREDepuis cet été, la presse se fait l'écho du risque de pandémie par la grippe aviaire. Ce risque est-il réel ? Que faut-il savoir ? Que faut-il faire en pratique ? E-santé vous donne les réponses à toutes les questions clés.


    Eviter les marchés de volailles à l'étranger
    La grippe aviaire est une grippe des volailles qu'elle décime en grande partie. Elle est due à un virus qui n'est pas adapté à l'homme et c'est la raison pour laquelle il n'a pas été observé d'épidémie humaine. La centaine de cas qui a été observée chez l'homme était le fait de contacts directs avec les oiseaux : plus de 50% en sont décédés. En pratique, il faut donc éviter les marchés de volailles lors de voyages à l'étranger.

    Se vacciner contre la grippe (MUTAGRIP ® ou VAXIGRIP®)
    La menace actuelle serait que ce virus mute pour s'adapter à l'homme. C'est ce qui s'est passé dans toutes les grandes pandémies du XXe siècle, dont celle de 1917-1918, la fameuse grippe espagnole qui fit 20 millions de morts dans le monde. Cela serait possible notamment si les deux virus, celui de l'homme et celui des volailles, se rencontraient dans le même organisme et se combinaient entre eux. C'est la raison pour laquelle il faut idéalement que le maximum de personnes soient vaccinées contre la grippe humaine actuelle.

    Il existe une autre raison pour se vacciner contre la grippe : en cas de pandémie, si vous faites une grippe, on l'attribuera directement à la grippe aviaire et cela vous fera gagner un temps précieux pour votre traitement.

    Et contre le pneumocoque aussi (PNEUMO23®)
    La grippe est dangereuse par ses complications pulmonaires. L'une des plus graves est la surinfection avec des pneumocoques. C'est la raison pour laquelle il est avisé de se vacciner également contre le pneumocoque, le même jour que pour la grippe, mais à un endroit différent du corps.

    Se vacciner à tout âge
    La vaccination n'est pas réservée aux plus de 65 ans et aux gens immunodéprimés et fragiles. Les dernières pandémies ont surtout fait des victimes chez les adultes jeunes. En pratique, il faut vacciner tout le monde, y compris les enfants.

    Un vaccin contre la grippe aviaire humaine ?
    Aujourd'hui, le virus n'existant pas encore, nous ne pouvons pas fabriquer de vaccin contre lui. S'il apparaît, il faudra compter 4 à 6 mois pour le fabriquer.

    Connaître les symptômes de la grippe
    Ce qui caractérise la grippe, c'est la brutalité de sa survenue, en quelques heures, voire en moins d'une heure. La grippe « agrippe » ! D'un seul coup, les symptômes suivants s'imposent :
    - début brutal,
    - fièvre et frissons,
    - toux,
    - maux de tête,
    - courbatures,
    - fatigue.

    Pourquoi faut-il bien les connaître ? Parce que lorsqu'ils arrivent, il faut foncer chez le médecin : les traitements antiviraux existent, mais plus ils sont pris rapidement, plus ils sont efficaces.

    Les traitements antiviraux doivent être commencés dès que possible
    Il existe des traitements antiviraux efficaces. Ce sont des molécules qui inhibent une enzyme dont se sert le virus pour infecter nos cellules. Or le virus a besoin de rentrer dans nos cellules pour se reproduire : il utilise les moyens de duplication de nos propres cellules pour fabriquer ses propres copies ! Chaque cellule infectée va ainsi produire des milliers de virus avant de mourir et infecter ses voisines... Cette enzyme dont le virus a besoin pour pénétrer nos cellules est la neuraminidase. Les antiviraux dont nous disposons sont des inhibiteurs de la neuraminidase (TAMIFLU® et RELENZA®). On comprend bien pourquoi il faut les prendre au plus vite : plus on les prend tard, plus le nombre de cellules infectées est grand. Après 48 heures, c'est trop tard. Après 24 heures, les résultats sont déjà moins bons.

    Différences entre le TAMIFLU® et le RELENZA®
    Le Tamiflu® se prend sous forme de comprimé (1 matin et soir) ou sous forme de gouttes pour les enfants. C'est la forme la plus pratique.
    Le Relenza® doit être inhalé. C'est de la poudre qui s'utilise avec un inhalateur spécial. Il faut faire deux inhalations matin et soir.
    Il n'existe pas d'étude comparative entre les deux produits.
    Il est devenu très difficile de s'en procurer en France, le gouvernement ayant réquisitionné les stocks. Cela est encore possible dans certains autres pays européens.
    Le gouvernement français a constitué d'importants stocks de Tamiflu®. Ils serviront lors de l'épidémie, si elle survient.

    Se protéger avec des masques ?
    Oui, mais pas n'importe lesquels. Les masques classiques de chirurgien ont surtout pour fonction de protéger les patients contre les microbes des chirurgiens. Là, c'est l'inverse qu'il faut. Les masques efficaces sont de type spécial dit FFP2 ou FFP3. Ils sont utilisés aujourd'hui sur les chantiers dégageant beaucoup de poussières.

    Que faire d'autre ?
    Pas grand-chose, sauf si l'on est responsable d'une collectivité : école, administration, entreprise, etc. Il faut alors préparer un plan anti-épidémie en organisant la protection des personnels d'accueil, l'information des personnes et la vaccination. Il s'agit également de prévoir des plans de rupture d'activité, de non circulation entre les établissements ou encore d'organisation différentes de l'activité (travail à la maison avec Internet par exemple).

    Serons-nous rapidement alertés ?
    Oui, c'est une certitude car le réseau de veille mondial est très au point. En France, il s'agit du Grog. Vous pouvez aller sur leur site pour suivre les épidémies : www.grog.org.
    Le site du ministère de la Santé a prévu une rubrique spéciale avec un dossier très complet. A visiter également : www.sante.gouv.fr.

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  • LE CURCUMA - UN PUISSANT ANTI-OXYDANTLe curcuma contient plus d'une douzaine de composés phénoliques appelés curcuminoïdes qui produisent différents effets bénéfiques pour la santé. Ils fonctionnent comme de puissants antioxydants, une propriété significative à la lumière des nouvelles recherches suggérant que l'un d'entre eux, la curcumine, a d'importantes propriétés anticancéreuses. Le curcuma ou safran des Indes ou safran bourbon, en latin Curcuma longa est le rhizome d'une plante herbacée de la même famille que le gingembre. Extraite du rhizome de la plante, la poudre de curcuma a longtemps été utilisée en Asie du sud-est pour renforcer la saveur des aliments et les conserver. Elle a une saveur poivrée et amère. On la connaît surtout pour sa couleur jaune brillante et elle est souvent utilisée pour remplacer le safran. Elle donne leur couleur jaune au curry et à la moutarde. Le curcuma est utilisé depuis de longues années en médecine traditionnelle, notamment en Inde, pour traiter toute une variété d'indispositions incluant problèmes gastro-intestinaux, inflammation, maux de tête, infections et rhumes. Le curcuma est déjà mentionné dans un herbier assyrien datant d'environ 600 ans avant Jésus-Christ. Il est également cité dans le traité du célèbre médecin grec Dioscoride « Sur la matière médicale ».
    Un puissant antioxydant
    La curcumine, extraite du curcuma, est un puissant antioxydant qui apporte une protection efficace contre les lésions occasionnées par les radicaux libres. En 1995, des travaux scientifiques ont montré qu'une alimentation contenant de la curcumine diminuait le stress oxydatif. Des chercheurs indiens ont montré que la curcumine inhibe la peroxydation lipidique et neutralise les radicaux superoxyde et hydroxyle. Deux autres études ont été publiées en 2000. Dans la première, les chercheurs ont montré qu'un contact prolongé des cellules endothéliales d'une aorte de bovin avec de la cucurmine renforçait la résistance cellulaire aux lésions oxydatives.1 Dans une investigation séparée, les chercheurs ont découvert que la cucurmine diminuait le stress oxydatif induit dans le foie de souris par du trichloréthylène. Ils en ont conclu que les effets bénéfiques de la cucurmine semblaient dériver de sa capacité à freiner l'augmentation des niveaux cellulaires de peroxisome, un composant associé à l'utilisation de l'oxygène par les cellules.

    La curcumine abaisse les niveaux de cholestérol
    L'oxydation des LDL, le « mauvais » cholestérol, joue un rôle important dans le développement de l'athérosclérose. Depuis quelques années, les capacités de la curcumine à diminuer les niveaux de cholestérol sont largement étudiées.

    Ainsi, les taux de cholestérols d'animaux nourris avec de petites doses de curcumine ont chuté de 50% par rapport à ceux d'animaux n'ayant pas reçu de curcumine. Le nutriment réduit les niveaux de cholestérol en interférant sur son absorption intestinale en augmentant l'excrétion des acides biliaires2. En 1992, une étude indienne a montré que chez 10 volontaires prenant de la curcumine, les niveaux bénéfiques de HDL ont augmenté de 29% en seulement sept jours. Dans le même temps, le cholestérol total diminuait de 11,6% et la peroxydation lipidique était réduite de 33%3.
    En janvier 1997, le Journal of Molecular Cell Biochemistry rapporte que la curcumine a démontré in vivo sa capacité à diminuer les taux de cholestérol total et de LDL cholestérol ainsi qu'à augmenter le taux de LDL cholestérol dans le sérum. Les recherches se sont poursuivies et la capacité de la curcumine à diminuer les taux de cholestérol sanguin a été soulignée dans le numéro d'avril 1998 de Molecular Cell Biochemistry. Un an plus tard, des chercheurs rapportent que l'extrait de curcuma peut exercer un effet protecteur dans la prévention de la lipoperoxydation des membranes sub-cellulaires4.
    En Espagne, des médecins ont donné à 18 lapins une alimentation riche en cholestérol pour induire une athérosclérose. Ils les ont ensuite divisés en trois groupes : le premier a reçu 1,66 mg de curcumine par kilo de poids, le second 3,2 mg et le troisième a servi de groupe témoin. Après 7 semaines, les chercheurs ont constaté que dans le groupe nourri avec la dose la plus faible de curcumine, la sensibilité des LDL à l'oxydation avait diminué et les deux groupes supplémentés avaient de plus faibles niveaux de cholestérol5.

    Curcumine et patients à haut risque de cancer
    A Taiwan, des médecins ont récemment obtenu des résultats prometteurs dans la première étude clinique définie pour examiner les effets d'une supplémentation en curcumine chez des patients à haut risque de cancer6. Sélectionnés sur la base d'histologies de tissus (analyses microscopiques de la structure des tissus), tous les patients étaient malades ou dans un état indiquant qu'ils étaient susceptibles de développer un cancer.

    Ce groupe incluait des patients ayant des croissances tissulaires pré-malignes ou d'autres situations à haut risque telles qu'une structure anormale des tissus de l'intestin, de l'estomac, de la cavité buccale, de la vessie, de l'utérus ou de la peau.

    Cette étude, qui a duré trois ans, a enrôlé 25 patients (13 hommes et 12 femmes) âgés de 36 à 77 ans. Tous ont reçu un traitement avec de la curcumine pendant trois mois à des doses différentes. Ils ont été divisés en cinq groupes recevant quotidiennement les doses suivantes : 500 mg (six patients), 1000mg (six patients), 2000 mg (quatre patients) et 8000 mg (trois patients).

    Cette étude a fourni différents résultats importants. D'abord, toutes les doses utilisées se sont révélées sans toxicité pour les participants signifiant que des doses aussi élevées que 8000 mg quotidiens pendant trois mois étaient bien tolérées par des individus à haut risque. Deuxièmement, l'étude a démontré que la curcumine a un effet chimioprotecteur contre le cancer de l'homme. A titre d'exemple, des améliorations histologiques ont été observées chez sept des vingt-cinq participants (28%) après la période des trois mois de traitement. Enfin, aucune différence entre les bénéfices apportés par les différentes doses n'est apparue. 500 mg semblaient donner des résultats identiques à 4000 mg. Curieusement, avec la dose la plus élevée, 8000 mg, aucune amélioration n'a été observée chez les patients. Ces résultats semblent suggérer qu'une dose trop élevée de curcumine n'agit pas ou qu'il y avait trop peu de patients (seulement trois ont reçu cette dose) pour constituer un échantillon statistiquement significatif.

    Ces résultats sont prometteurs et les chercheurs estiment que de plus vastes études sont nécessaires pour confirmer l'effet thérapeutique de la curcumine sur des lésions tissulaires spécifiques.

    La curcumine aide à prévenir la croissance des tumeurs
    Selon de récents travaux de recherches, la curcumine possède différentes qualités pouvant en faire un agent anticancéreux important7. La plus importante de ces qualités est sa capacité antioxydante de neutraliser les radicaux libres. Les radicaux libres peuvent léser différents composants des cellules y compris l'ADN. L'effet protecteur de la curcumine contre les dommages radicalaires sur les lipides de l'ADN peuvent servir de mécanisme significatif pour aider à réduire le risque de cancer chez certains individus.

    Un certain nombre de données montrent que la curcumine pourrait inhiber l'incidence et la progression de tumeurs du sein. Dans une expérience, 54 rats ont été soumis à des radiations pour induire le développement d'un cancer. Un groupe d'animaux a reçu ensuite de la curcumine alors que l'autre groupe ne recevait rien. Les résultats ont montré une incidence de tumeurs mammaires beaucoup plus faible (18,5%) chez les animaux supplémentés que dans le groupe témoin (70,3%). De plus, le développement de la tumeur était retardée de six mois dans le groupe ayant reçu de la curcumine. De surcroît, la proportion d'adénocarcinomes était moitié moins importante dans ce groupe que dans le groupe témoin8.

    Des chercheurs ont suggéré que la curcumine inhibe la croissance des cellules tumorales par des moyens provoquant l'apoptose ou mort cellulaire et que les gènes associés à la prolifération cellulaire et à l'apoptose pourraient avoir une action chimiopréventive9. D'autres travaux émettent l'hypothèse que la capacité de la curcumine à neutraliser les radicaux libres et à inhiber l'oxyde nitrique (un composé impliqué à la fois dans l'inflammation et dans le cancer) pourrait expliquer ses activités. Dans une étude, on a montré que la curcumine neutralise directement l'oxyde nitrique et diminue les quantités de nitrate formé par réaction entre l'oxygène et l'oxyde nitrique10. De façon contradictoire, d'autres chercheurs indiquent que l'action de la curcumine ne semble pas liée à l'apoptose ni à aucun changement dans l'expression des gènes reliés à l'apoptose. Par ailleurs, des chercheurs de l'Université du Texas on démontré que l'inhibition de la tumeur semble corrélée à celle de l'activité de l'ornithine décarboxylase par la curcumine, la sur-expression de l'ornithine décarboxylase étant impliquée dans le cancer.

    Mais les effets anti-cancer de la curcumine ne sont pas limités au cancer du sein. Dans deux études récentes, des chercheurs de l'Université Columbia de New York ont examiné les qualités thérapeutiques potentielles de la curcumine contre le cancer de la prostate. Les chercheurs avaient découvert que la curcumine avait une forte capacité à inhiber in vitro la prolifération de cellules cancéreuses de prostates en interférant avec l'activité des protéines de signalisation, caractéristique des processus de croissance11. Plus récemment, les chercheurs ont étendu leurs travaux pour savoir s'ils pouvaient obtenir des résultats similaires sur un modèle animal. Les chercheurs ont constaté que les cellules cancéreuses de prostate injectées de façon sous-cutanée dans des souris nourries pendant six semaines avec une alimentation contenant 2% de curcumine, étaient incapables de se développer largement et subissaient une nette apoptose.

    La capacité de la curcumine à inhiber la carcinogenèse chimique pourrait également servir à réduire la croissance tumorale. Les carcinogènes sont des produits chimiques qui transportent un risque élevé de produire des lésions tissulaires pouvant conduire à un cancer. Dans une étude animale, on a montré que la curcumine pouvait inactiver toute une série de ces carcinogènes chimiques avant qu'ils ne causent des dommages cellulaires. Cette expérience a également démontré qu'une supplémentation avec de la curcumine peut jouer un rôle protecteur contre la formation de tumeurs.

    Pour évaluer l'efficacité de la curcumine comme agent anti-carcinogène, son effet a été comparé à celui d'autres composants et extraits de plantes sur le carcinome buccal squameux12. Des lignées cellulaires ont été cultivées pendant 72 heures. Ensuite, le nombre de cellules a été compté pour déterminer leur prolifération et leur croissance. Les chercheurs ont constaté que la curcumine était considérablement plus puissante que la génistéine ou la quercétine pour inhiber ce type de cancer. Seule, la cisplatine, une substance à base de platine également testée dans cette étude, s'est révélée plus efficace.

    Curcumine et pathologies ophtalmiques
    L'uvéite antérieure chronique est une inflammation de la paroi vasculaire de l'½il et plus particulièrement de la région comprenant l'iris. 375 mg de curcumine trois fois par jours ont été administrés par voie orale pendant douze semaines à 53 patients ayant une uvéite antérieure chronique. 21 patients ont arrêté l'étude pour des raisons diverses. Après 12 semaines de traitement, les symptômes étaient améliorés chez 90% des patients ayant terminé l'étude.

    Dans une autre étude, 32 patients souffrant d'une uvéite antérieure chronique ont été divisés en deux groupes. L'un a reçu simplement de la curcumine, l'autre une combinaison de curcumine et d'un traitement antituberculeux. De façon étonnante, tous les patients traités avec la seule curcumine ont constaté une amélioration contre 86% de ceux ayant reçu le traitement combiné. Les chercheurs ont conclu que la curcumine était aussi efficace qu'une corticothérapie, seul traitement chronique actuellement disponible pour traiter l'uvéite antérieure chronique. Ils ont ajouté que l'absence d'effets secondaires de la curcumine était son plus grand avantage par rapport aux corticostéroïdes13.

    Une étude menée sur des rats et des lapins a montré que la curcumine inhibait efficacement la formation de la cataracte chimiquement induite, même à de faibles doses. Cette même étude a également montré, pour la première fois, que ce type de cataracte induite pouvait s'accompagner d'une apoptose des cellules épithéliales de l'½il et que la curcumine pourrait diminuer cet effet apoptotique14.

    Pour évaluer la curcumine comme traitement potentiel de la cataracte, des chercheurs ont nourri deux groupes de rats avec une alimentation contenant de l'huile de maïs ou une combinaison d'huile de maïs et de curcumine pendant 14 jours. Ils ont ensuite extrait les cristallins pour examiner la présence de peroxydation lipidique. Les chercheurs ont constaté que les cristallins des rats traités avec la curcumine étaient beaucoup plus résistant à l'opacification induite que ne l'étaient les cristallins des animaux témoins15.


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  • Le Hoodia gordonii
    est un nouveau supplément nutritionnel qui diminue l'appétit. Grâce à une molécule, la P 57, qui mime l'action du glucose, il permet de réduire de façon importante la ration alimentaire, stoppant naturellement l'envie d'aliments.
    Depuis des siècles, les San, ou Bochimans, utilisent comme coupe-faim le Hoodia gordonii, une plante grasse qui ressemble à un cactus. Cette plante sauvage qui peut atteindre jusqu'à deux mètres de haut leur permet de surmonter la faim et la soif au cours de leurs longs périples de chasse dans le désert du Kalahari. Ils lui ont donné le nom de xhoba. Les San ont, en effet, l'habitude de partir pour de longues périodes de chasse à travers le désert du Kalahari, une région semi-aride qui s'étend de l'Afrique du Sud au Botswana, en passant par la Namibie. Chez les San, la tradition de chasse veut que l'intégralité du gibier tué soit rapportée au village. Ils ne doivent donc pas en consommer au cours de leur traque dans le désert.
    Pour résister à la faim et à la fatigue, ils ont pris l'habitude d'absorber la sève du Hoodia en mâchant sa tige. Grâce à elle, ils sont capables de tenir trois ou quatre jours sans boire ni manger et sans non plus ressentir de baisse de leur niveau d'énergie. Une seule goutte de la sève blanchâtre et très amère de Hoodia suffit en effet à supprimer la faim et la soif pour plusieurs heures et à redonner de l'énergie.


    Un composant aux propriétés de coupe-faim
    Un brevet américain a été donné en 2002 au Conseil pour la recherche scientifique et industrielle d'Afrique du Sud, le CSIR, qui a réalisé les premières recherches sur le Hoodia après la découverte de son
    utilisation par les San en 1937. Ce brevet s'appuie sur les propriétés coupe-faim revendiquées pour les extraits de cinq plantes d'Afrique du Sud utilisées par les autochtones : deux espèces de Hoodia et deux espèces d'un autre genre de la même famille appelé trichocaulon. Préféré par les San, le Hoodia gordonii est celui qui présente le plus d'intérêt pour les médecins et les scientifiques.

    Apparemment, ces cinq plantes ont en commun un puissant composant chimique coupe-faim, un trisaccharide de structure stéroïde. Ce composant a été baptisé P 57, simplement parce qu'il était le 57e composant dérivé de
    plantes étudié pour un développement commercial .
    Dans les années 1960, des scientifiques sud-africains s'étaient intéressés aux propriétés du Hoodia après avoir remarqué que lorsque des rongeurs en absorbaient, ils cessaient ensuite pratiquement totalement de s'alimenter.
    Le mécanisme de la faim
    Lorsque les niveaux de sucre dans le sang diminuent, le cerveau envoie un signal qui donne faim et incite à manger. Les cellules ont besoin de carburant – le glucose – pour fonctionner correctement. Lorsque les cellules envoient des messages au cerveau pour lui signaler qu'il n'est plus nécessaire de continuer de manger, c'est la satiété. L'hypothalamus, situé en plein c½ur du cerveau, est responsable du contrôle de la faim. Il est composé de plusieurs régions distinctes qui reçoivent tous les signaux concernant l'envie de manger et la satiété, les intègrent et décident de notre appétit : ce sont principalement les noyaux paraventriculaires et ventro-médians. Le blocage du signal de la faim dure tant qu'il y a suffisamment de glucose dans les cellules du
    cerveau. Lorsque l'on mange, les niveaux de glucose commencent à augmenter et l'impression de satiété se manifeste peu à peu, signalant qu'il est temps de cesser de s'alimenter.
    Une action mimant celle du glucose
    Le principe actif du Hoodia gordonii, la molécule P 57, possède certaines caractéristiques du glucose et, en particulier, celle d'agir tout comme lui directement sur l'hypothalamus. En imitant les effets du glucose sur votre cerveau, la molécule P 57 fait en sorte que votre hypothalamus envoie des messages à vos cellules et vous donne l'impression d'être rassasié, même si vous avez en fait très peu mangé.

    L'activité de la molécule P 57 semble être pratiquement 10 000 fois supérieure à celle du glucose mais sans apporter aucune calorie.

    Les personnes ingérant du Hoodia ne ressentent plus le besoin de mâcher ni d'avaler leur nourriture. Elles n'ont tout simplement plus faim et donc plus envie de manger. En même temps que cette
    sensation de satiété, elles ressentent également une amélioration de leur humeur.
    Une étude publiée en septembre dernier démontre que l'injection de la molécule P 57 dans les ventricules cérébraux provoque une augmentation de 50 à 150 % de l'ATP dans les neurones de l'hypothalamus. Dans des études chez des rats nourris par une alimentation basse calorie pendant quatre jours, le contenu en ATP de l'hypothalamus d'animaux témoins tombait de 30 à 40 %. Cette réaction était bloquée par l'injection intraventriculaire de P 57.
    Une réduction de la ration calorique de 30 à 40 %
    Deux études ont été réalisées sur des rats de laboratoires maigres et obèses avec des extraits de différentes espèces de Hoodia (les chercheurs ne les ayant pas identifiées). Elles ont montré que le Hoodia diminuait fortement l'appétit de rats obèses, entraînant une importante perte de poids. Il diminuait l'appétit des animaux maigres de façon modérée et entraînait une légère perte de poids. Il induisait également une légère chute des niveaux de sucre sanguin. Apparemment, il ne causait aucun effet secondaire.

    Des prélèvements sanguins ont également été réalisés pour analyser les paramètres de sécurité et le profil pharmacocinétique de la molécule P 57 prise par voie orale. Aucun effet secondaire sérieux n'a été observé et les données sont en cohérence avec un profil de sécurité satisfaisant.
    Dans les années 1980, le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle sud-africain (CSIR) s'intéresse à cette plante et en isole son principe actif, un composé baptisé P 57, breveté depuis 1995.

    Alerté par un juriste, le Working group of indigenous minorities in Southern Africa (WIMSA), représentant les intérêts des San, se réunit en urgence en juin 2001. Les San ne contestent pas la licence en elle-même mais exigent des royalties sur les bénéfices issus du développement commercial ultérieur. Les négociations durent trois ans. L'accord signé entre les San et le CSIR, annoncé en mars 2003, stipule que le CSIR payera 6 % de l'ensemble des financements et 8 % des royalties issues des produits dérivés de P 57.

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